Crise énergétique : enjeux & conséquences pour le logement
C'est Igloo sur Topmusic.fr, Cédric Simonin bonjour ! Bonjour Éric ! Le mag de l'habitat mais pas que on parle de tout ce qui concerne l'habitat et on va même parler aujourd'hui de la crise énergétique et de ses conséquences et des enjeux pour le logement avec Mehena Achili bonjour. Bonjour ! Soyez le bienvenus vous êtes le directeur commercial entreprise chez GRDF Gaz Réseau Distribution France GRDF. Cédric a plein de questions à vous poser je vous écoute. oui c'est un gros sujet d'actualité on l'a traité déjà dans Igloo mais avec trois regards différents sur le thème de cette crise énergétique on a vu le regard du banquier, le regard de l'industriel, là je trouve intéressant qu'on est le regard de l'énergéticien par rapport à cette crise et si vous voulez bien monsieur Achili commencer par nous dresser un tableau des enjeux liés à cette crise énergétique en quelques mots. Alors tout d'abord je pense que le premier enjeu c'est un enjeu de sécurité d'approvisionnement et d'indépendance énergétique en fait du pays c'est le thème en fait sur lequel on voyait très peu par le passé on voyait plutôt l'énergie autour des enjeux écologiques la décarbonation ou bien de l'accès en énergie pour tous donc de l'équité là cette crise a fait émerger en fait cette question au grand jour après on a des impacts et des enjeux plutôt autour des impacts économiques notamment autour du renchérissement notamment de l'énergie et du coup des coûts de production et enfin renchérissement effectivement des coûts aux particuliers et aux entreprises qui achètent directement l'énergie et le gaz en particulier pour se chauffer ou bien pour fabriquer leur production. Alors c'est vrai qu'après l'été on a entendu des chiffres qui faisaient froid dans le dos multiplication par 100 ou 1000 même de la facture énergétique donc tout le monde a commencé à trembler et puis l'État a décidé de mettre en place ce fameux bouclier, je sais pas si c'est clair pour tout le monde on a compris qu'il était limité un certain pourcentage vous pouvez nous en dire plus pour expliquer ce que c'est que ce bouclier énergétique ? Alors déjà la définition du bouclier tarifaire c'est vraiment pour protéger le consommateur face effectivement à cette explosion de prix sans jeu de mots. Alors ça concerne les particuliers mais aussi des entreprises avec des dispositifs qui leur sont dédiés pour le particulier effectivement on en a beaucoup parlé dans les médias c'est le bouclier tarifaire. Alors pour vous donner un ordre d'idée ce sont les chiffres du gouvernement parce qu'en fait on a du mal à avoir un chiffre précis parce qu'il y a beaucoup de fournisseurs en France et beaucoup d'offres également chez ces mêmes fournisseurs donc les chiffres du gouvernement table sur un x 2 du coup de l'énergie pour les particuliers voilà sur 2022-2023 et le bouclier tarifaire vient en fait prendre en charge entre 85% et 95% de cette hausse par les pouvoirs publics donc voilà donc il joue bien son rôle là ce bouclier tarifaire qui celui de vraiment d'amortir cette hausse de l'énergie d'ailleurs que ce soit pour l'électricité ou le gaz. D'ailleurs alors quand vous dites fois deux est-ce que c'est pour l'auditeur c'est de manière linéaire c'est-à-dire qu'il prend sa facture électricité de gaz ou d'électricité et il multiplie tout simplement par deux, alors attention il y a l'abonnement dedans. Voilà c'est ça c'est plutôt sur le prix du kilowattheure effectivement moi ce que ce que j'invite les gens à faire et aux auditeurs c'est vraiment de se rapprocher de son fournisseur et de les interroger sur déjà le type d'offre et puis quel impact à ce bouclier tarifaire sur leur prix final parce qu’il est difficile de donner comme je vous l'ai dit des prix moyennés des prix généraux. Mais en tout cas ce qui est sûr c'est qu’il est limité à 15%. Voilà ! J'ai plus en tête est-ce qu'on a une date butoir à partir de laquelle c'est déjà valide jusqu'à telle date et après on verra ? Alors les pouvoirs publics parlent de 2023 je pense que des précisions vont être apportées. 2023 c'est fin d'année 2023 ? Voilà c'est fin d'année 2023. Voilà donc on peut dire que pour une année les gens auront une hausse qui est modérée. Modérée ! Mais qu'il faut quand même prendre en considération soit 15% c'est toujours 15 % et pour certains effectivement ça peut peser dans la balance du pouvoir d'achat de manière assez importante. Effectivement et encore une fois j'insiste appelé votre fournisseur voyez l'offre que vous avez souscrit et puis faites une petite analyse, posez les questions qu'il faut sur les impacts de ce bouclier tarifaire par rapport à l'offre que vous avez souscrit. Quand on parle d'énergie là on parle d'électricité gaz est-ce qu'il y a d'autres types d'énergie qui ont effectivement explosé au niveau des prix ? En fait toutes les énergies ont explosé ça ne concerne pas que le gaz et l'électricité on parle notamment du bois, on parle notamment du fioul, on parle notamment du propane donc est concerné en fait. Oui et puis il y a eu un peu cette polémique sur le pellet ceux qui avaient mis les des poils à pellets en disant c'est plutôt économique et puis le pellet a pris je crois x 5, x 6 au niveau des prix quand il y avait pas de rupture de stock donc ça a été ça a été assez embêtant pour ceux qui ont construit des logements souvent maison individuelle d'une taille relativement réduite entre guillemets faut pas l'auditeur prenne ça de manière condescendante quand je parle de réduit mais qui permettait juste de chauffer la maison avec un pellet là imaginez l'angoisse quand tout d'un coup on vous dit il y a plus de stock de pellets quoi donc et quand il est en plus multiplié par 5 vous avez vraiment l'impression d'être pris en otage. Là vous êtes le représentant de GRDF donc j'aurais bien faire aussi un focus sur la partie gaz qui vous concerne et donc si on faisait ce focus sur le gaz on entend parler de de cette crise ukrainienne est-ce que c'est là la seule finalement responsable de cette hausse ? est-ce qu’elle n’a pas vraiment bon dos la crise ukrainienne ? Non, c'est pas la seule raison vous savez en fait il y a plusieurs a pas de raison c'est un peu comme les séries sur Netflix donc il y a plusieurs saisons alors sans remonter jusqu'à l'histoire des dinosaures je vais essayer de vous la faire en trois saisons première saison, covid souvenez-vous 2020-2021 la France est à l'arrêt l'Europe est à l'arrêt le monde est à l'arrêt et donc on a eu en fait une baisse considérable de la demande d'énergie notamment des gaz en particulier et les prix se sont littéralement effondrés. Je ne sais pas si vous en souvenez il y a eu quelques heures sur une journée aux Etats-Unis on a eu le prix du pétrole en fait qui était négatif c'est qu'on vous payait pour acheter du pétrole donc ça c'est la première saison. Deuxième saison en fait on a eu donc plutôt automne 2021 donc septembre octobre l'année dernière là on voyait la lumière au bout du tunnel sur la crise sanitaire pareil la France redémarre l'Europe redémarre le monde redémarre et là on a eu redécollage en fait de la demande en énergie et les prix ont commencé à s'envoler donc on est toujours dans la saison 2 ah si vous me suivez bien épisode 1 alors je vais rentrer un peu dans le dans le détail épisode 2 vous avez cette fameuse donc crise ukrainienne donc premier épisode qui a en fait accéléré la hausse des prix et surtout l'épisode 2 ça a été en fait quand on a commencé à voir le robinet russe se fermer petit à petit et le vraiment le point culminant a été l'explosion du gazoduc en Nord Stream qui a fait littéralement exploser et pardon pour le jeu de mots, les prix donc ça c'était c'est maintenant fait pas défaut cet été enfin été 2022. Fin de la saison 2 et saison 3 donc on y est c'est septembre octobre 2022 là on a rempli les stocks et les médias en ont beaucoup parlé je sais pas vous avez suivi on était parti de 60, 70, 80, 90, 100% et on l'a fait par rapport aux années précédentes de manière assez rapide pour la simple et bonne raison si vous voulez de deux effets conjoncturels qui étaient là c'est un faible demande en Asie de gaz parce que la Chine en fait à une politique zéro covid et du coup arrêt de l'économie, arrêt de la demande d'énergie et tous les méthaniers se sont rootés vers l'Europe et deuxième effet conjoncturel qui vous souligner c'est un automne relativement doux et ce qui permet de moins tirer sur les stocks et puis du coup de moins consommer et les prix par conséquent j'en arrête là les prix par conséquent ont commencé à baisser à partir de septembre/octobre. Alors Igloo c'est le mag de l'habitat maintenant quand on voit cette crise énergétique quels sont les conséquences pour le logement, est-ce qu'il y a des conséquences directes ? Alors la première conséquence qu’on ne voit pas forcément tout de suite c'est effectivement l'impact des coûts de l'énergie sur les coûts de production des matières premières donc ça c'est le premier impact que je vois le deuxième impact il est sur du coup l'inflation que subissent un certain nombre de matériaux au plus haut de la crise on avait entendu en fait, des usines fermer en Espagne en Allemagne des unes qui produisent du carrelage, des fenêtres, en aluminium, en bois, etc. Dont vous avez besoin pour construire vos logements et effectivement ça c'est ça c'est un impact direct et nous chez GRDF on a vu en fait une baisse c'est une baisse de 25% des demandes de raccordement en 2022 par rapport à 2021 voilà un peu les impacts que je vois sur le sur le logement. Vous voyez Eric on avait parlé de dans une émission précédente des difficultés d'approvisionnement dans ce qu'on appelait les pénuries de matériaux c'est lié à ça quand les usines en Italie ou en Espagne fermé pour le carrelage tout d'un coup on était plus capable d'être fournis. Oui on a bien compris le système. Ce qui a rallongé encore les délais de construction, etc. C'était assez difficile à gérer là depuis la crise du covid dans le logement c'est assez plaisant à tous les six mois on a quelque chose d'autre. Il y a un peu de ciel bleu quand même si j'ai bien compris. Il y a un peu de ciel bleu on va voir peut-être sur la dernière question et en l'occurrence le deuxième point qui est important c'est cette baisse de raccordement ça veut dire quand même qu'on a un marché qui se tasse quand on parle de crise énergétique et de crise tout court c'est que on construit moins et là les premiers indicateurs c’est ça c'est le nombre de raccordement qui se qui baissent mais le nombre de raccordement qui baisse c'est les constructions, dont les permis de construire ont été déjà déposés l'année dernière donc c'est déjà une chute lente ça fait un moment qu'on le dit attention ça arrive et là on rentre vraiment dedans donc il y a de fortes chances que il y a encore moins de raccordement encore l'année prochaine donc j'ai pas adressé un tableau extrêmement glorieux de l'avenir mais plutôt réaliste maintenant il y a beaucoup de gens qui se posent des questions par rapport à cet hiver comment on s'organise là pour passer l'hiver finalement ? Alors je voulais bien dit c'est comme Netflix c'est winter is coming donc comment on va passer l'hiver. Vous regardez trop la télé vous. J'essaye pourtant de limiter donc la première des choses c'est vraiment la sobriété énergétique alors pour une fois j'ai tendance à dire aussi bien les pouvoirs publics les médias et même du coup l'ensemble de la société a pris appris aux mots ce sujet-là c'est pas un concept marketing je vais vous le je vais vous le prouver tout de suite après donc la première organisation c'est à sobriété énergétique vous savez quand vous baissez d'un degrés la température de votre chauffage vous faites une économie de 7 % donc sur une facture de chauffage au gaz de 1000 euros à peu près à l'année je vous laisse faire je vous laisse faire le calcul. Donc ça va augmenter de 15% si j'ai bien tout compris il faudrait être baisser de 2 degrés quoi faire 0 ? Pourquoi pas donc 1 degré effectivement c'est le minimum si vous pouvez baisser de 2 à 3 degrés pourquoi pas. La deuxième organisation qu'on a mis en place avec le pouvoir public GRDF c'est en fait l'effacement des clients industriels, de gros clients industriels qui consomment, qui ont une certaine consommation en fait importante donc si jamais on a des tensions sur le sur le réseau on s'est organisé avec les pouvoirs publics pour vraiment actionner ce qu'on appelle le délestage de ces clients là pour permettre en fait aux particuliers de ne pas les couper voilà. Après il y a un troisième un troisième facteur chance si je peux m'exprimer ainsi c'est comme l'automne, qu'on ait en hiver doux. Voilà mais ça en l’occurrence, on le maîtrise pas trop voilà. Bah non sinon il y a le col roulé. Il a écouté le ministre. Le ministre a dit col roulé, j'ai mis le col roulé. Légitimiste. Ok ! Terminé ! Parfait merci c'était très intéressant on va suivre tout cela de très près évidemment dans Igloo le mag de l'habitat sur Topmusic.fr, sur les réseaux sociaux Igloo On Air c'est sur Facebook, les plateformes de podcast et la chaîne YouTube à très vite merci beaucoup salut !