Unique en France : l'Ecole du Renouvellement Urbain.
C'est igloo sur Topmusic.fr avec Cédric Simonin the master of ceremony et la cérémonie aujourd'hui elle est importante, on va parler forcément de questions qui nous concerne dans cette émission depuis 5 saisons maintenant avec Philippe Bies bonjour ! Bonjour ! J'ai eu beaucoup de difficultés à essayer d'être assez court pour vous présenter bon alors je vais dire ex élu, ex député bon ça c'est le passé pas si lointain mais il existe il faut quand même le rappeler aujourd'hui vous êtes directeur de la transition d'innovation à la SERS, la SERS c'est la société d'aménagement et d'équipements du Rhin supérieur on en parlera en fin d'émission avec Cédric mais on va d'abord parler de votre casquette de président du Conseil administration de l'École du Renouvellement Urbain on dit quoi, on dit l’ERU c’est ça ? L’ERU tout à fait. L’ERU tout simplement. ERU et vous n'êtes pas à la rue bien évidemment même si vous avez accès à la politique parce que quand on a quitté la politique et qu'on a traité ces sujets là l'habitat forcément on y reste quand même d'une certaine manière. Bah la preuve mais c'est aussi la preuve qui a une vie après la politique. Voilà ! Pour celles et ceux qui en douteraient. Alors Cédric a préparé plein de questions. J'en ai quelques-unes effectivement c'est la rentrée et comme c'est la rentrée Philippe Bies il est venu avec son cartable tout neuf pour nous parler d'une école pas comme les autres qui est une école a une formation en perpétuelle évolution donc on avait déjà parlé il y a quelques années comme il y a des choses qui ont évolué au niveau des normes, réglementations et des lois donc c'était intéressant de remettre une petite piqûre de rappel sur cette école, l'École du Renouvellement Urbain est-ce que vous pouvez nous dire en quelques mots qu'est-ce que c'est ? Alors c'est une école qui maintenant relativement ancienne qui a été créé en 2005 à l'époque du lancement du programme national de rénovation urbaine par Jean-Louis Borloo et donc c'est une école qui a vocation a former toutes celles et ceux qui interviennent sur ces projets de renouvellement urbain qui se situe exclusivement aujourd'hui en tout cas dans les quartiers prioritaires de la ville on a des exemples très peu près à Strasbourg, Hautepierre, Neuhof, Meinau ou le Port du Rhin par exemple. Alors pour que les gens comprennent soit l'École du Renouvellement Urbain ça veut tout dire et rien dire en soi les thèmes qui sont traités concrètement ? Alors le renouvellement urbain c'est amener de la mixité sociale dans des quartiers qui en sont dépourvus et donc il y a aujourd'hui 400 quartiers en France qui sont concernés par ces opérations on y amène des transports comme on a pu le faire à Strasbourg, on y amène des équipements, on rénove les écoles, on amène des équipements sportifs, on essaye d'y amener des services et dans les nouveaux programmes de l'activité économique et donc ça nécessite que celles et ceux qui interviennent dans ces quartiers qu'ils soient représentants de l'état, de l’ANRU l'Agence Nationale de la Rénovation Urbaine ou des bailleurs sociaux qui sont des acteurs très importants dans ces opérations puissent se former, se rencontrer de manière à acquérir aussi une forme de culture commune qui leur permet d'agir une fois qu'il revienne sur le sur le terrain. Je crois que c'est une formation courte aussi, en temps. Oui c'est chaque fois des formations de trois jours alors soit d'une seule traite soit deux jours puis un jour pour travailler sur une forme d'évaluation aussi puisque l'idée de l'école c'est chaque fois d'améliorer les formations qui sont proposées. Vous l'avez évoqué rapidement elle s'adresse à qui vous avez dit bailleurs sociaux ? Alors c'est une école dont la gouvernance est partagée et qui est financé par l'Union sociale pour l'habitat qui regroupe un peu plus de 700 bailleurs sociaux au niveau national l'Agence nationale de la rénovation urbaine donc c'est les fameux projets de rénovation urbaine dans les quartiers prioritaires de la ville, l'agence nationale de cohésion territoriale qui s'occupe de politique de la ville et la banque des territoires qui est la banque de la caisse des dépôts et consignations qui est un peu le financeur des collectivités également et des bailleurs sociaux. Et donc ce sont ces quatre institutions qui financent l'école et qui permettent à leur collaborateurs de participer à ces formations qui du coup effectivement sont des formations gratuites avec aussi un comité d'orientation qui permet d'adapter ces formations à la demande de celles et ceux qui les finances. On retrouve les collaborateurs de bailleurs sociaux des services de la ville ? Alors pour les services de la ville c'est payant puisque les collectivités ne participent pas au financement de l'école mais c'est pris en charge par la collectivité on a aussi la vocation informée des élus et c'est une dépense obligatoire pour les collectivités voilà donc tous les acteurs j'ai pas parlé des habitants mais c'est très important c'est ce qu'il y a aussi tout ce qui concerne l'expertise d'usage qui est mise à contribution pour améliorer les projets donc on a aussi une formation qui s'adresse aux représentants des habitants et aux membres des conseils citoyens qui ont été mis en place à partir de 2015. Excellente démarche parce que vous voyez Eric en tant que professionnel vous avez à faire à l'ensemble des personnes que Philippe Bies a indiqué et il est extrêmement important plupart des gens qui parlent le même langage que nous notamment au niveau des élus parce que la mission d'un élu elle est énorme donc la partie aménagement foncée et construction, etc. Est assez spécifique et très technique, c'est très important pour les interlocuteurs de de ses élus qu’ils puissent parler le même langage sinon on est vraiment perdu. Alors justement j'ai une question peut-être que la réponse sera difficile pour vous mais globalement est-ce qu'ils sont bien formés les élus à ces questions de l'habitat ? Bon vous allez me dire sinon l'école n'existerait peut-être ? Alors on forme peu d’élus parce que l'agrément, il faut un agrément pour être un institut de formation pour les élus il est assez récent, mais pour répondre à votre question les élus ils se forment je dirais, aujourd'hui plutôt sur le terrain quoi. Et c'est suffisant ? En additionnant de l'expérience ça dépend ce n’est pas forcément suffisant parce que les opérations de rénovation urbaine sont des opérations très complexes en fait puisqu'il y a une multitude d'acteurs et l'élu le risque vous avez parlé de technique c'est qu'il s'embarque dans des considérations techniques l'élu il doit garder une forme de recul avoir une vision d'ensemble et justement coordonner l'action des différents acteurs. Donc c'est pour ça qu'on propose cette formation et on pense que progressivement elle trouvera sa place dans le programme de l'État. Ça veut dire que dans les élus pour l'instant il y en a très peu qui viennent ? Il y en a très peu parce que les élus ils ne se prennent pas forcément le temps pour eux ce n’est pas prioritaire les professionnels entre guillemets eux comprennent sans doute mieux l'intérêt de cette formation qui leur permet de rencontrer des personnes d'ailleurs mais également de d'autres secteurs. Alors vous avez commencé à esquisser la réponse à ma question c'est que de mémoire c'est Jean-Louis Borloo qui a initié cette école en fait ça répondait à quel besoin dans cette école ? Mais le besoin j'ai essayé de l'expliquer peut-être pas de manière assez suffisante mais c'est d'avoir dans des opérations qui sont des opérations complexes avec une multitude d'acteurs de permettre à ces acteurs de se former dans le même lieu et donc d'avoir cette culture commune qui est nécessaire à la réussite des projets ça ne garantit pas la réussite du projet ça permet peut-être d'en faciliter à la fois l'élaboration mais aussi et surtout la mise en œuvre donc l'idée c'est… Une sorte de langage commun quoi. Oui en fait, voilà tout à fait d'avoir un langage commun une culture commune en 2022 l'école a formé 1200 stagiaires ce qui pour une petite structure nous avons 6 salariés voilà donc c'est quand même quelque chose qui dans le paysage de la rénovation urbaine compte aujourd'hui. Oui et puis telle évolution des normes et des réglementations on peut parler de la loi ZAN par exemple donc on a déjà allègrement parlé c'est nouveau ça arrive tout le monde découvre ce que c'est, il faut comprendre parce qu'il y a la loi et les décrets qui arrivent après il faut aussi les voir les absorber. C'est encore en train de changer si jamais. C’est encore en train de changer donc là ça montre tout son interne en ce moment-là. Alors ça c'est l'objectif pour 2023 que l'école s'adapte un peu à l'évolution de la législation et qu'elle sorte des quartiers prioritaires de la ville aujourd'hui le ZAN c'est sur l'ensemble du territoire national c'est un programme qui a été lancé par le gouvernement aussi petite ville de demain qui a vocation à redynamiser les centres bourgs qui se sont largement vidées ces dernières années donc l'école à vocation aussi à former ces chefs de projet de manière là aussi à ce qu'il puisse échanger entre eux et acquérir cette culture commune du projet donc. Alors ZAN je précise Zéro Artificialisation Net pour ceux qui ne sont pas encore au faites de cette de cette lois. Éric l'a dit vous êtes directeur de la transition et de l’innovation à la SERS qui est un aménageur en deux mots vous nous expliquez le périmètre de la SERS quel est métier parce que tout le monde ne le sait pas ? Alors la SERS, Société d'Équipement du Rhin Supérieur, son territoire aujourd'hui c'est l'Alsace donc la CEA c'est une entreprise publique locale donc le premier actionnaire et la collectivité européenne d'Alsace et les actionnaires majoritaires en les additionnant sont la ville et l’Euro Métropole de Strasbourg nous avons d'autres actionnaires la banque des territoires la CCI et deux bailleurs sociaux Alsace habitat et habitation moderne et également la Caisse d'Epargne Grand-Est voilà donc c'est un actionnariat majoritairement public mais avec des actionnaires privés. Alors concrètement vous qui avez les deux casquettes maintenant comment on fait le pont entre cette école et puis la SERS comment ça se passe ? Alors intellectuellement c'est très intéressant même si l'école je suis président du conseil d'administration c'est un engagement bénévole et militant mais la question c'est celle de la fabrication de la ville qu'elle soit très urbaine ou un peu plus rurale et aujourd'hui à la SERS en tant qu'aménageur en tant que constructeur on s'interroge et c'est une de mes missions sur comment faire évoluer nos métiers dans la fabrication de la ville ? Et clairement le renouvellement urbain tel qu'on l'entendait dans les quartiers prioritaires de la ville va s'étendre à l'ensemble du territoire il va falloir reconstruire la ville sur elle-même comme d'autres pays l'ont fait mais par nécessité si on prend la Belgique ou les Pays-Bas ce sont des pays à forte densité parce que le territoire est beaucoup plus réduit donc voilà c'est des questions très intéressantes mais qui nécessitent qu'on puisse s'appuyer sur des experts, évidemment et être très attentif à l'évolution de la réglementation et de la législation. J'ai encore une petite question Éric je sens que vous avez envie d'en poser une aussi je vous ai coupé, vous êtes directeur de la transition et de l'innovation à la SERS donc une question un peu plus sur l'innovation parce que c'est un sujet qui m'est cher comment la SERS s'est aménageur appréhende son métier au travers de l'innovation ? Alors pour nous l'innovation elle se situe davantage dans les cahiers des charges qu'on peut mettre en œuvre puisque nous vendons par exemple des droits à construire et donc on est plutôt sur l’utilisations de matériaux bio sourcé par exemple même si ça progressivement ça deviendra la norme mais ça ne l'est pas encore sur les questions d'économie circulaire qu'on étudie de très près pour progressivement intégrer dans nos cahiers des charges des normes liées à l'économie circulaire, au réemploi, au recyclage et en essayant aussi de de croiser cette exigence avec les questions liées à l'insertion. Vous qui est un vrai spécialiste de ces questions autour de l’habitat, on l'a dit et on le comprend très bien on vous écoutant, et puis votre parcours le prouve vous n'avez pas besoin de donner de preuve évidemment que pensez-vous de l'action du gouvernement on a déjà ici il y a même quelques semaines notamment quand on a fait une émission sur les taux de crédit, sur le taux d'usure notamment qui n'évolue pas et qui devrait évoluer, qui devrait être réduit à un mois au lieu de 3 mois pour fixer ce taux d'usure ça crée pas mal de problèmes et on a le sentiment parfois on a fait le constat ici que l'habitat, que le bâtiment est un peu à l'abandon en France est-ce que vous êtes d'accord avec ça ? Clairement en fait je dis le logement n'intéresse jamais personne sauf en période électorale et c'est bien dommage parce qu'on voit bien que pour les Français c'est une préoccupation importante c'est le premier budget de chaque ménage et aujourd'hui on a une vraie difficulté elle est nationale elle est également locale bien évidemment et donc il n'y a pas de réponse très concrète à l'exigence de construire évidemment il faut réussir à loger nos concitoyens et la demande est forte je rappelle que sur l’Euro Métropole il y a 24000 demandes de logement encore social voilà bon alors c'est vrai que c'est compliqué mais on constate que pour d'autres choses l'argent public est là pour le logement aujourd'hui il manque. C'est un peu plus compliqué rappelez-nous le nombre de logements social dans l’Euro Métropole ? À Strasbourg c’était 7000 il y a quelques années si je me souviens bien ? De logement sociaux ? De demandeurs ? Non combien il y a de logement ? Sociaux, 52000 je dirai. 52000, mais à Strasbourg même ? Non sur l’Euro Métropole. À Strasbourg c'était un peu plus de 7000 c'est ça ? Non il y en a plus que ça. Plus que ça ? Ophéa a 20000 logements, habitation moderne on a déjà 10000, ça fait déjà 30 000 logements sur l'Euro Métropole. D’accord, parce que je me souviens qu'il y a quelques années on avait inauguré le 7000e logements social pour habitation moderne, quand vous étiez président. Oui c’est ça, en 2013 peut-être. 2013, ça fait si longtemps déjà ? Ça fait mal je sais. Merci à vous deux ! Mais merci à vous. Revenez quand vous voulez. Merci ! C'est Igloo le mag de l'habitat sur Topmusic.fr mais aussi sur Facebook Igloo On Air, sur les plateformes de podcast et également sur la chaîne YouTube merci Cédric Simonin ! Merci Éric !