Crédits immobilier : après une année 2022 mouvementée, à quoi s'attendre en 2023 ?
C'est Igloo sur TopMusic, Cédric Simonin bonjour ! Bonjour Éric ! Soyez le bienvenue ! Merci. Enfin vous êtes chez vous en même temps on dit pas bonjour et soyez bienvenue à quelqu'un qui est chez lui en général, remarquez lui aussi il est chez lui depuis le temps qu'il vient il a son rond de serviette et tout Christophe Hecker bonjour ! Bonjour messieurs ! Vous êtes toujours le patron de Ma solution crédit ? Oui ! Alors crédit évidemment on en parle souvent dans cette émission parce que c'est un peu le baromètre comment va le crédit on connaît un peu mieux comment on va la société finalement c'est un bon baromètre de la société française. Alors on va parler de ce crédit bilan de 2022 perspective 2023 je vous laisse mais je suis attentif quand même. Évidemment il y a une récurrence parce que le crédit immobilier a énormément bougé et de manière réglementaire, normative et en termes de taux tout simplement donc c'est important qu'on reçoive Christophe assez régulièrement dans cette émission et aujourd'hui donc toujours cravate de banquier et mèche au vent pour cette dernière mission et donc j'ai demandé si on pouvait faire. Mèche au vent c’est un nom d’indien très sympas « mèche au vent ». Ça peut faire le titre d'un bon film. Je peux le mettre en sous-titre si vous voulez. Voilà et donc j'ai souhaité quand même faire un petit flashback sur l'année 2022 ce qui s'est passé parce qu’il y a énormément de choses qui ont évolué et puis qu'on puisse faire une projection sur 2023 on commence par le bilan de l'année 2022 ? Très bien. Événements marquants ? Le principal fait marquant qui n'est pas directement lié au crédit mais qui a un impact notable sur ces derniers c'est l'inflation qui est resté à des niveaux très élevés on parle quand même de 6% en France on avait plus vu ça depuis 1984 on a des naissances. Comme il frime ! 84 ? C'est la dernière émission et c’est parti. Tu presse le nez et il y a du lait qui tombe, tu sais on disait ça souvent. Du coup cette inflation impact sur les taux directement donc notamment le taux directeur qui est le taux auquel l'État français emprunte qui a été multiplié par trois entre début d'année et maintenant donc on est à 0% en début c'était même un taux qui était négatif l'année passée qui maintenant est passé à 2,70 avec un pic à 3 il y a pas longtemps et l'impact sur les taux de crédit c'est une multiplication par 2 des taux de crédit alors avec les effets de base c'est pas si important que ça puisqu'on est passé de 1 à 2 % mais c'est malgré tout une multiplication par 2 et puis effectivement au-delà de ce contexte économique est venu s'ajouter à ça une problématique réglementaire qui est celle du taux d'usure dont j'ai déjà parlé ici qui a été un vrai caillou dans notre chaussure qui l’est toujours d'ailleurs encore depuis le mois de juillet. Je fais un flashback sur les émissions des années précédentes on n'est pas médium mais je trouve que dans Igloo si on reprend toutes les émissions depuis 5 ans à chaque fois qu'on a dit qu'il allait se passer quelque chose ça s'est passé on a peut-être une temporalité qui est un peu bougé mais en tout cas ça s'est passé. Depuis 2018 on n'arrête pas de dire achetez les taux sont bas à l'époque les taux baissés on est continuez à acheter ça ne va pas durer longtemps maintenant les taux remontent X2 déjà et on va voir que sur 2023 ça ne s’arrange pas. Quelles sont les conséquences là dans ce contexte difficile là pour les acheteurs et puis plus globalement pour le marché du crédit ? Mais précisément concernant les acheteurs c'est ce que vous disiez c'est à dire que quand les taux augmentent ce qu'on appelle nous le pouvoir d'achat immobilier baisse le pouvoir d'achat immobilier c'est quoi ? C'est qu'est-ce qu'on peut s'acheter avec par exemple 1000 € de mensualités 1000 euros de mensualité aujourd'hui sur 20 ans on peut d'ores et déjà emprunter 23000 euros de moins que ce qu'on pouvait emprunter en début d'année donc pas négligeable et ensuite sur le marché du crédit on est à -13% au moment où je vous parle mais c'est un chiffre qui va vraisemblablement augmenter sur le la fin d'année puisque ne serait-ce qu'au troisième trimestre on est à -34% de production de crédit immobilier et le dernier trimestre encore une fois eu égard à cette problématique du taux d'usure sera à peu près du même acabit donc je pense que l'année finira à peu près à -20, -25 j'ai pas vérifié dans les archives mais ça fait très longtemps que j'ai pas vu un marché du crédit immobilier qui reculait. Alors on peut avoir assez concrètement, quand Christophe Hecker part de 23000 euros moyen c'est entre 5 et 15000 euros selon 5 et 15 m² pardon selon les selon les régions donc une pièce, une pièce en moins ça va le coup d'attendre pour ceux qui sont toujours en train d'attendre. Et puis dans le neuf, marché que vous connaissez bien c'est typiquement dans la maison individuelle en tout cas c'est peut-être le crépi qu’on ne va pas faire tout de suite les aménagements extérieurs la cuisine sur laquelle on va rogner donc oui c'est tout de suite très préjudiciable. Oui parce que les prix des biens ne baissent pas donc ? Pas pour l'instant. Pas pour l’instant mais c'est un sujet qui va arriver dont on va parler alors là on fait un tableau pas très reluisant de la de la situation on a des motifs d’espoirs pour 2023 ? Je pars du principe on peut difficilement faire pire vraiment sur le marché du crédit là c'est vraiment très compliqué à l'heure actuelle donc moi j'entrevois effectivement une lueur d'espoir la première c'est l'augmentation du taux d'usure ce que je rappelle qu'il est calculé chaque trimestre donc en janvier on aura droit à un nouveau taux d'usure euh qui forcément va augmenter qui devrait redonner de nouveau de la marge aux banques pour prêter. Je rappelle que c'est ce qu'on a déjà connu au mois d'octobre mais malheureusement la fenêtre de tir a été assez courte puisque les taux d'usure ont augmenté mais les banques ont augmenté leur taux aussi donc on a complètement annulé ce bénéfice-là. Cela étant ce qui change c'est qu’il semble y avoir une vraie prise de conscience de la part de la Banque de France que ce que le la méthode de calcul de cette audio est totalement déconnectée de la réalité et donc on peut espérer en plus au mois de janvier une refonte de cette méthode de calcul qui lui permettrait d'être à ce taux d'usure beaucoup plus calé à la réalité du marché. L'autre facteur très important c'est la remise à zéro des objectifs des banques puisque au 1er janvier elle redémarre à zéro il faut refaire du crédit là où au mois de Novembre, Décembre auquel on est maintenant forcément les objectifs sont quasiment remplis pour celles en tout cas qui ont joué le jeu tout au long de l'année donc elles font plus d'efforts faut être clair pour prêter elle se priorise vraiment les dossiers les plus qualitatifs début d'année il faudra rouvrir les vannes et donc là aussi on peut espérer un assouplissement. Ce que je voulais juste dire par rapport à ça aussi ça fait partie des lueurs d'espoir c'est qu'il faut mettre ça aussi en perspective en prenant un petit peu de recul et on se rappelant qu’il y a encore 10 ans donc en 2012 on empruntait à 4% quasiment 4%. Il y a 20 ans c’était 15%. Pardon ? Il y a 20 ans c’était 15%. C’est claire, plutôt 30 ans, en tout cas il y a 10 ans on était encore à 4% et donc le fameux pouvoir d'achat immobilier qui est effectivement a perdu 23000 euros depuis début 2022 il est toujours de 35000 euros plus favorable que ce qu'il était il y a il y a 10 ans donc voilà j'aime bien quand même de temps en temps remettre les choses en perspective. Pour remettre l'église au milieu du village. On peut dire ça comme ça. Sauf que les prix ont monté 30% donc ça fait quand même le mettre en considération aussi quoi. Bien sûr. C’est bien de remettre les au milieu du village également. Quand je parle de pouvoir d’achat immobilier j'intègre les prix immobiliers. Oui parce qu'on n'est pas tout à fait d'accord sur le sur 2023 mais on y viendra peut-être après. Ça va fighter ? Il y a un petit débat ? Un petit truc ? Il y a un débat on ne va pas fighter mais on n'est pas d'accord. On peut s'attendre à quoi en terme de taux en 2023 ? Est-ce que cette hausse-là qui est fulgurante est-ce qu'elle est tenable ? Alors les pas tenables ça c'est clair que non parce que je l'ai dit on a multiplié par deux les taux de crédit en 12 mois si on devait à nouveau les multiplier par deux on atterrirait à 4% sur 20 ans bon là ce sera plus un blocage là ce sera vraiment très compliqué dans le domaine du crédit donc ça je n'y crois pas et surtout que ce qui est ce qui sous-tend cette influence cette hausse des taux c'est bel et bien l'inflation en l'occurrence il semblerait au regard des premiers signes qu'on reçoit des États-Unis et puis même ici en Europe qu'on est peut-être atteint ce fameux pic d'inflation qu'on attend tellement c'est à dire que c'est inflation devrait à partir de maintenant en baisser ça se fera de toute façon très progressive mais ça devrait se faire et donc mécaniquement les taux devraient suivre le mouvement. Donc moi ce que je vois plutôt c'est une stabilisation des taux en 2023 pas franchement une baisse franche mais si en tout cas il devait y avoir un mouvement ce serait plutôt un mouvement baissé qu'un mouvement haussier clairement. Donc là vous n'êtes pas d'accord c'est sûr ? Si je suis d'accord sur l'analyse maintenant je vois pas l'activité 2023 aussi florissante que ce que Christophe peut imaginer pour plusieurs raisons déjà au niveau de l'inflation il n'y a pas de raison qu'elle chute pour la partie du logement en tout cas je parle de du domaine que je connais parce que on a toujours une augmentation des coûts des matières premières une augmentation du coût de l'énergie donc là en coûts de production pour le neuf mais ça marche aussi pour la rénovation je vois pas comment il va y avoir une des prix qui se baissent voir qui se stabilisent pour la question des matières premières. Moi je parlais d'inflation au sens général, de l’énergie, etc. Au sens général, elles ne vont pas continuer à grimper les matières premières à un moment ça va redevenir un peu normal ? Disons qu’on est dans un monde fini donc si vous prenez l'exemple tout simplement de la production de cuivre, le cuivre je crois qu'il y a 20 ans était à 187 dollars la tonne on est à plus de 1000 dollars la tonne à peu près je vous dis ça de tête je pense un spécialiste mais c'est ça donc aujourd'hui mine de cuivre qui était productive c'était 3% de cuivre aujourd'hui c'est 0,3 ou 0,5% de cuivre donc il faut aller trois fois plus d'énergie pour extraire du cuivre donc ça coûte d'autant plus cher on le verra dans d'autres émissions sur l'augmentation des coûts des matières premières et les enjeux économique que ça engendre. Donc là on est quand même sur des matières premières qui sont dans un monde fini donc ça il faut le prendre en considération donc construire ou rénover coûtera de toute façon toujours plus cher. Donc là on dit est-ce que finalement augmentation les taux d'intérêt va permettre une baisse de prix puis je commence à avoir des gens qui disent les prix vont baisser en attente je suis beaucoup plus mesuré par rapport à ça mais je suis pas médium mais jusqu'à présent on sait pas trop trempé je pense que voilà une correction sur des gens qui avaient mis des prix d'Américains qui pensaient que leurs biens c'était un château en Espagne là il va avoir une correction sur des choses qui n'ont qui n'ont pas de sens ou lié à un secteur géographique quartier, etc. Ou lié à au bâtiment lui-même parce qu'une nécessite énormément de rénovation et aujourd'hui ce qui est bien je parle dans le marché de l'ancien avant les gens aller regarder un logement ancien un peu au pifomètre il est bon le bien vaut temps et puis à 10 ou 15000 € de travaux un peu comme ça ils achetaient le bien et après c'était la grande surprise c'est à dire qu’il sortait avec 20-30 ou 40 000. Coût moyen d'une rénovation énergétique c'est entre 40 et 60 000 euros aujourd'hui les gens sont beaucoup plus prudents ils viennent faire les estimations à des experts et là l'expert dit voilà si vous voulez changer la chaudière et les fenêtres, etc. L'isolation, plutôt autour de 30 ou 40 000 euros donc un effet de correction par rapport à des prix qui était vraiment élevés. Je le vois plutôt comme ça. Ça fait baisser le prix du bien ? Ça fait baisser le prix du bien parce que sa valeur intrinsèque elle va aller pas ça et puis les gens se sont dit mais si ça vaut ça bah non ça vaut pas ça parce que il y a énormément de rénovation à faire donc je rappelle que la question de la rénovation elle est extrêmement importante on rénove pas assez en France on devrait rénover 700 000 logements par an il y en a que 40 000 qui sont faits actuellement 28 millions de logements à rénover d'ici 2050, 0 carbone il y a un énorme enjeu sur le marché de l'ancien, le marché du neuf lui il est déjà il anticipe déjà les futurs réglementations. Mais il est en retard aussi, pas sur la réglementation mais sur le nombre de logements qu'on produit chaque année. Il y a le logement que l’on produit il est en retard bon, donc là on n'est pas sur le débat mais qui est un peu plus large mais là j'attire juste l'attention qu’effectivement je vois le marché 2023/2024 un peu plus compliqué que qu'on peut l'imaginer. Ce que je voulais quand même dire par rapport à ça et aux espoirs que je fonde sur 2023 c'est qu’il y a quand même un fait très important qu'on constate au quotidien nous je ne sais pas si c'est le cas chez vous aussi mais la demande elle est toujours existante. Oui ! Nous on a on a pas moins de contacts on n'a pas moins de demandes qui a 6 mois simplement c'est aussi qu'on n'arrive pas à sortir dû à la problématique qu'on connaît mais la demande est très forte l'autre chose aussi que j'ai observé par le passé vous le savez très bien aussi c'est que quand la machine du crédit, à chaque fois que la machine du crédit a menacé de se gripper c'était vrai pour les subprimes à l'époque, la date de la crise de la dette grecque en 2011 systématiquement les pouvoirs publics ont dû intervenir pourquoi parce qu'elles savent qu'il y a des enjeux derrière qui sont absolument essentiels notamment le bâtiment et peut-être ma petite naïveté me fait croire que comme en France le problème qu'on a actuellement n'est qu'un problème réglementaire et qu'il suffirait presque d'un coup de stylo pour le régler cette histoire de taux d'usure je peux pas croire que les pouvoirs publics vont rester les bras ballants sans régler ce problème je suis pas en train de dire non plus que ce sera le coup de baguette magique qui va tout résoudre c'est vrai mais en tout cas encore une fois ça ne peut pas être pire que ce qu'on est en train de connaître là actuellement. Moi j'ai peur que Christophe soit un peu naïf parce qu'il oublie juste un truc c'est que quoi qu'il en coûte il a ses limites que on n'est pas le seul pan de l'économie qui est en difficulté même si on a l'avantage de faire tourner une économie locale et qui embauche énormément de personnes et énormément de jeunes. C'est le bâtiment dont vous parlez ? Le bâtiment, le monde du bâtiment c’est la globalité construction, rénovation donc ça les pouvoirs publics en ont conscience mais je pense qu'il y a pu assez d'argent dans les caisses pour pouvoir réalimenter la machine donc je suis plus mesuré que Christophe. Mais j’espère avoir tort. On verra ça très vite en tout cas. J’espère vraiment. On aura les premiers indices et vous reviendrez faire une émission pour nous parler de tout ça on verra qui avait la bonne tendance. Pas de souci. Voilà c'est bon terminé ? Terminé ! Merci, merci Christophe Hecker. Merci à vous ! Ma solution crédit alors même si en ce moment c'est un peu plus difficile d'en obtenir. On existe toujours. On peut quand même aller voir votre site internet parce que on peut même calculer les taux combien on peut emprunter, etc. C'est très bien fait et Cédric ont se retrouve toutes les semaines Igloo le mag de l'habitat sur Topmusic.fr, sur Facebook Igloo On Air sur les plateformes de podcast et j'en oublie un alors ? Je n’ai pas suivi. Topmusic.fr, Igloo On Air, YouTube ! La chaîne YouTube évidemment, merci messieurs salut ! Merci